Aujourd’hui, la renommée du roi de la bulle n’est plus à prouver. Mais sachez que ce n’était pas gagné d’avance ! C’est parti pour tout savoir sur l’histoire du champagne et comment, d’un vin « moyen » à l’époque romaine, la Champagne est parvenue à devenir un incontournable de toutes les célébrations.
Histoire du champagne : naissance d’un vignoble
Les Romains, grand amateurs de vin, plantent très tôt des vignes sur les coteaux de Champagne. Mais le climat frais n’est pas des plus propices et les vins sont pour le moins… acides. Très acides. Par ailleurs, l’hiver arrive tôt et empêche la fermentation de s’achever correctement. En résulte un vin « perlant » : en bouche, c’est légèrement gazeux, un liquide peuplé de petites bulles mal maîtrisées. Aujourd’hui, on parlerait d’une piquette – mais comme beaucoup de vins de l’époque ! Donc on s’en offusque peu, et avec le sacre de Clovis à Reims dans les années 500, les vins de la région sont associés à la royauté et à la célébration. Mais de là à le vendre, n’exagérons rien. Le commerce de la laine est florissant et le champagne est utilisé comme cadeau pour les clients.
Les vins de Champagne gagnent réellement leurs titres de noblesse au Moyen Âge. Paiement de la dîme oblige, les paysans apportent leurs raisins à l’Eglise : les moines doivent jongler avec des raisins de terroirs différents, de cépages différents, parfois même de millésimes différents. Qu’à cela ne tiennent, ils s’adaptent et passent maîtres dans l’art des assemblage. Dom Pérignon a d’ailleurs un certain talent pour associer les lots de raisins qui donneront les meilleurs vins.
Conjointement, le Pinot Noir fait son apparition dans la région au milieu du XVIème siècle. C’est un cépage d’une qualité exceptionnelle, qui permet pour la première fois de produire un vin blanc à partir d’un raisin noir ! L’expression Blanc de Noirs n’existe pas encore, on parle de vin gris, mais l’innovation fait fureur à la cour du Roi Soleil, renforçant l’image royale des vins de Champagne.
Histoire du champagne : invention de la méthode champenoise
Bon… Houston, on a un soucis. Les clients des vendeurs de laine s’intéressent de plus en plus à ces « bouteilles cadeaux ». Ils veulent même en commander ! Le marché ne mériterait-il pas qu’on s’y intéresse ? Comme le hasard fait bien les choses, nous sommes en 1728 et Louis XV autorise par décret le transport du vin de Champagne (et uniquement de Champagne !) par bouteille et non par tonneau. Vous savez ce qu’il se passe quand on stocke un vin perlant dans un tonneau ? Les gaz s’échappent par les porosités du bois. Et quand on le stocke dans une bouteille ? Le gaz s’accumule. La pétillance du champagne apparaît… Et plaît ! Dès lors, l’histoire du champagne prend un nouveau tournant : les Champenois mènent des expériences visant à maîtriser cette effervescence. En 1770, ils imaginent une bouteille plus solide, capable de supporter la pression du vin. Le bouchon en liège s’habille d’un muselet en 1844. Et pour votre culture générale, les muselets se collectionnent, et un collectionneur de muselets s’appelle… Un placomusophile !
Une étape fondamentale dans l’histoire du Champagne fut la découverte en 1860 des micro-organismes vivants que sont les levures par Pasteur. Cela donne aux Champenois l’idée d’ajouter des levures non indigènes au moût, ce qui favorise grandement la prise de mousse ! Un travail de sélection des levures s’ensuit pour maîtriser la bulle, jusqu’à la consécration de 1936 : le Champagne devient une AOC, avec ses règles de production et son aire d’appellation. La machine est lancée.
Le Champagne aujourd’hui
Il y a plus de 5000 vignerons en Champagne : de grandes maisons (Ruinart, Veuve Cliquot, Castellane…), de petits producteurs (Virginie T, Coessens, M. G. Heucq…), des cooperatives (Nicolas Feuillate, Palmer…), des maisons historiques, d’autres plus jeunes… L’histoire du champagne s’écrit au gré des actions de ses intervenants. Néanmoins, certains impondérables demeurent. Ainsi, les principales variétés de raisins employées sont le Chardonnay, le Pinot Noir et le Pinot Meunier, mais sept sont en fait autorisées puisque nous avons également : l’Arbane, le Petit Meslier, le Pinot Blanc et le Pinot Gris. Ces cépages sont ultra minoritaires : à peine 0,3% des surfances cultivées, c’est très compliqué de les trouver. Si vous souhaitez déguster ces variétés, vous pouvez vous intéresser aux Champagnes des Frères Laherte !
La région champenoise peut se diviser en plusieurs vignobles, qui ont chacun leurs spécificités en termes de terroir. Du Nord au Sud : la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne, la Côte des Blancs, la Côte de Sézanne, la Côte des Bar. Pour vous familiariser avec ces spécificités, je vous invite à découvrir dans cet article des cuvées de terroir issues de chaque vignoble de la Champagne. Une jolie sélection de champagnes de vignerons à moins de 20€ qui vous fera plaisir pour sûr !
Et voilà j’espère que cet article vous aura fait voyager à travers l’histoire du champagne ! Pour ma part, je trouve qu’il s’agit d’un vin d’une grande richesse. Les bulles apportent une complexité qui peut rendre l’expérience de dégustation magique. Pour ceux qui souhaitent prolonger la lecture, je développe ma vision des vins de Champagne dans cette interview réalisées par Bulles de Champ’ ! A lire sans modération 😉
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