Si nos Partis Politiques étaient des vins

Entre un été qui tarde à se pointer, une guerre en Ukraine qui n’en finit pas et un conflit israélo-palestinien qui dérape, on avait déjà assez de matière pour meubler les conversations à la machine à café. Quand soudain, pouf, des législatives suprises ! Sorties d’une pochette magique alors qu’on ne s’y attendait pas – et qu’on n’en voulait pas. La surprise passée, il est temps de regarder ce qui s’offre à nous. Et de se demander : si nos partis politiques étaient des vins, les boirait-on avec plaisir ?

Attention, cet article n’est pas neutre, ni politiquement ni oenologiquement. Il importe peu que vous soyez d’accord ou pas, par contre il importe que vous puissiez en rire ! Bonne lecture et débouchez qui vous voudrez !

Si nos partis politiques étaient des vins, les boirait-on avec plaisir ?
Si nos partis politiques étaient des vins…

Ensemble

Vous esquissez un sourire en vous souvenant de ses débuts. Un millésime pimpant fringuant en 2017, qui annonçait un renouveau attendu. Il faut dire, pour l’époque, l’étiquette cassait les codes et l’aromatique était flatteuse ! Le problème c’est que ça n’a pas très bien vieilli… Année après année, vous vous êtes lassé et 7 ans plus tard, vous constatez une campagne fade, molle, décharnée… Même les ministres s’expriment : « j’ai une impression de gâchis ». Et gâcher du bon vin, on n’aime pas ça.

Ensemble est ce Châteauneuf acheté en grande distribution que vous aviez gardé en cave dans l’espoir qu’il se bonifie. Manque de bol, votre cave n’est pas très bien isolée et le jus est aujourd’hui bien pété. Dommage, mieux géré ça aurait pu être intéressant.

Nouveau Front Populaire

Dites, il a pas un goût de déjà vu celui-là ? Ca vous rappelle un truc que vous aviez dégusté lors des dernières législatives. Vous ne vous en souvenez pas bien, la dégustation avait été rapide et éphémère. Vous ressortez vos notes de l’époque. N-U-P-E-S. Bizarre ce nom, m’enfin. Vous vous relisez : un assemblage Chardonnay Syrah Riesling Zinfandel Grenache Grüner Veltiner. Qu’est ce que… ? Pas rosé mais pas rouge non plus, des aromatiques qui partent dans tous les sens… On sait pas trop ce qu’on boit, ça manque d’équilibre et de cohérence

Vous attrapez la bouteille d’un mouvement ample, faites sauter le bouchon et balancez tout ça aux chiottes, légèrement agacé. Faudrait quand même pas voir à vous prendre deux fois de suite pour un lapereau de 6 semaines.

Reconquête

Ce vin là, vous ne l’avez jamais goûté (ça a pas l’air bon), mais qu’est-ce que vous en avez entendu parler ! Vous ne pensiez pas qu’une vinification pouvait à ce point ressemble à du Game of Thrones. Des rebondissement et de la trahison dans tous les sens, les médias en ont fait leurs choux gras ! Et pourtant, ça se boit assez peu en dehors du Var. Il faut dire, ça capitalise à fond, même trop, sur son label : Indication Géographique Protégée. Une manière de dire que tout ce qui serait produit ailleurs serait moins bon. Un peu présomptueux…

Si nos partis politiques étaient des vins, aucun doute que vous auriez entre les mains une bouteille de Studio, cuvée produite par Miraval, le domaine de Brad Pitt et Angelina Jolie. Enfin, maintenant il n’est plus qu’à Brad, Angelina s’est faite virer il y a quelques jours. La fin d’une saga médiatique ? Vous sortez les popcorns et attendez la suite.

Rassemblement National

Encore ??? Papy Jacques vous l’a servi tellement de fois, vous ne pouvez plus le piffrer. C’est âcre, amer, tanique, alcooleux… Franchement il a rien pour lui. Vous vous approchez quand-même du rayon où il trône fièrement. Et là, surprise ! L’étiquette a complètement changé ! Même que vous la trouvez hyper sympa ! Vous tournez la bouteille pour lire la contre-étiquette. Ca ne dit rien de précis, mais en même temps ça promet le meilleur. Si ça se trouve, le jus a changé ? Le vin insipide d’autrefois aurait-il été remplacé par une petite bombe fruitée ? Difficile de savoir sans goûter, mais le souvenir de l’aigreur de la piquette de Papy Jacques vous fait vite reposer la quille. Un peu à la manière de ces émissions où ils dégustent des sauces pimentées, marrant à regarder mais de là à le vivre tous les jours…

Si le rassemblement national était un vin, il serait une piquette qu’on ne nommera pas. Parce qu’il y a des sujets avec lesquels il ne faut pas plaisanter, et que cette pauvre piquette ne mérite pas ça.

Les Républicains

Votre arrière-grand-père buvait ça avec fierté. Votre grand-père ne buvait que ça. Votre père en buvait parce que pourquoi pas. Vous y avez goûté jeune, bien sûr, mais aujourd’hui ce n’est plus trop votre goût. Il faut dire, c’était plus digeste avant. Aujourd’hui, vous trouvez qu’il a un goût de plus en plus extrême, et ça ne vous plaît pas. Berk, rien que d’y penser vous avez la nausée.

Les Républicains, c’est ce vin du Minervois, dans le Languedoc, frais et populaire à l’époque de votre grand-père, devenu lourd et maladroit. La faute au dérèglement climatique ? Peut-être, mais ce qui est sûr c’est que vous ne boirez pas de ça.

Alliance Centriste

Ca, vous aimez bien. Un vin de compromis, qui ne prend pas de risques. Il n’a pas de réelle personnalité, du coup ça serait malvenu de le détester, mais de là à l’adorer… Faut pas exagérer. Il faut dire, il n’est pas là pour se faire remarquer, tout ce qu’on lui demande c’est d’accompagner un repas sympa. Du coup, cette cuvée est au vin ce que la Vache Qui Rit est au fromage (à part que c’est pas pour les enfants).

Vous êtes sur une bouteille industrielle. On a gommé les facettes du vin pour obtenir un jus lisse et sympathique qui plaira au plus grand nombre. Un bon Roche Mazet des familles, également disponible en cubis, parce qu’avec une poignée c’est encore plus pratique.

Lutte Ouvrière – Nouveau Parti Anticapitaliste

Cette catégorie de vins est très intéressante : ils portent des valeurs et des ambitions positives, un idéal qui mérite d’être défendu. Manque de bol, dans la réalisation, c’est souvent raté. Ca tourne au vinaigre, ça repart en fermentation, ça goûte la vache… Certains aiment ça, je dirais même : ils adorent ! Mais la vérité c’est que pour faire du bon travail, ces modèles sont adaptés aux petits vignobles, cultivés comme des jardins. Et ça, ce n’est pas représentatif du vignoble Français.

Vous l’aviez deviné, ces partis politiques s’apparentent aux vins natures. Bruts, difficiles à dompter, ils sont là pour casser les codes. Vous aimez bien en boire de temps en temps, pour changer et pour vous prendre pour un révolutionnaire l’espace de quelques gorgées. Mais pas plus.

Si nos Partis Politiques étaient des vins, que feraient les abstentionnistes ?

Les abstentionnistes sont ces personnes qui ne se retrouvent pas dans les partis politiques d’aujourd’hui. Passionnés et convaincus, ils décortiquent chaque programme, chaque campagne… Pour finalement, déçus par ce qui leur est proposé, renoncer à voter. Non j’déconne, les abstentionnistes ont juste la flemme d’aller voter.

Du coup, un abstentionniste, c’est un Mimosa, ce cocktail mêlant champagne pas cher et jus d’orange. Il suit la tendance, s’intéresse au sujet, va même jusqu’à donner son avis et conseiller les autres. Mais dès que ça devient vraiment engageant et qu’il s’agit d’assumer son degré alcoolique, il se planque dans du jus d’orange lors d’un brunch en Normandie…

 

Cet article touche à sa fin ! Peu importe votre bord politique, j’espère que vous avez avant tout rigolé. Et qui sait, peut-être que si nos partis politiques étaient des vins, on se réunirait tous autour d’un banquet pour débattre et partager en toute convivialité et bonne humeur ! Peu de chances que nous y parvenions un jour, néanmoins pour ceux qui souhaitent rigoler encore un coup, vous pouvez jeter un oeil à mon précédent article dans la même veine : si les candidats à la présidentielle 2022 étaient des vins. Bonne lecture !

2 réflexions sur « Si nos Partis Politiques étaient des vins »

  1. C’est très bien écrit, et relativement juste. Aujourd’hui la politique dans son ensemble est  » un vinaigre », un vin imbuvable,mais pour les plus assoiffé et solide du gosier. Malheureusement,il faut également ce rendre compte que nous faisons partie du problème, entre les abstentionnistes, les votes de dépis, les incultes, les iintéressés et les mauvais choix, la confiance aveugle, bref….nous y sommes dans ce fond de tonneau refermé sans grande lumière…
    bravo a vous en tout cas de vous exprimer si joliment.

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